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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 16:35

lemonde.fr

 

Quatre-vingt-dix-huit pour cent des Français bénéficient d'une eau potable de bonne qualité, soit 280 000 consommateurs supplémentaires par rapport à 2012, note l'UFC-Que choisir dans une étude publiée mercredi 26 février. A l'occasion de la présentation d'une carte interactive sur la qualité de l'eau potable dans les 36 000 communes de France, l'association « appelle les pouvoirs publics à l'action pour une ressource aquatique préservée et une politique de l'eau agricole rénovée ».

 « UNE BONNE NOUVELLE EN TROMPE-L'ŒIL »

Car, derrière ce qui constitue un progrès, les problèmes demeurent. « Cette amélioration notable est une bonne nouvelle en trompe-l'œil, car 1 480 000 consommateurs continuent de payer pour une eau polluée, non conforme, essentiellement dans les petites communes », explique Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que choisir. Depuis la dernière étude publiée en 2012, si le niveau de contamination a fortement baissé (– 35 %) pour les villes de plus de 5 000 habitants, il a augmenté de 8 % pour les villages de moins de 500 habitants. « Le coût de la dépollution est particulièrement important pour les petites collectivités qui sont de ce fait moins en mesure d'assurer les investissements pour la remise à niveau des installations », indique l'association.Pour Olivier Andrault, la qualité de l'eau potable consommée n'a rien à voir avec celle de l'eau captée dans les sols : « L'eau qui coule du robinet est bonne non pas parce que les nappes phréatiques sont en meilleur état, mais parce qu'on investit beaucoup plus dans la dépollution », dit-il. Et de rappeler que le contribuable paye de plus en plus cher pour celle-ci. « Les dépenses additionnelles évaluées des ménages générées par ces pollutions liées aux excédents d'azote et de pesticides d'origine agricole se situeraient au minimum dans une fourchette comprise entre 640 à 1 140 millions d'euros répercutés sur la facture d'eau, représentant entre 7 et 12 % de cette facture en moyenne nationale », indique le commissariat général au développement durable dans son étude sur les coûts des principales pollutions agricoles de l'eau, publiée en 2011.

LES POLLUTIONS AGRICOLES EN CAUSE

Le problème reste d'abord et avant tout celui des pollutions d'origine agricole, pesticides, nitrates et sélénium, qui représentent 63 % des causes de non-conformité

des eaux. Les défauts de traitement de l'eau (dosage en chlore insuffisant, dépassement des teneurs en aluminium) représentent 33 % des pollutions et les 4 % restant sont dus

à la radioactivité naturelle. « On aide les agriculteurs avec la PAC, ce avec quoi on ne peut être que d'accord, dit M. Andrault. Mais ce chèque européen est conditionné au respect des directives communautaires sur la protection de l'environnement, et là, les autorités ne remplissent pas leurs obligations, à tel point que la France va être sanctionnée par Bruxelles sur la qualité de ses eaux brutes. »

La pollution due à l'emploi des pesticides et autres engrais reste la première cause de la mauvaise qualité des eaux.

Dans son étude 2014, l'association de consommateurs indique que les agences de l'eau, « tenues par la loi de financer la prévention des pollutions agricoles à leur source », ne consacraient à cette mission que 6,5 % de leur budget, « continuant à privilégier

une trop coûteuse et malsaine dépollution des eaux ». Comment expliquer cette impuissance ou cette inertie ? Le marché de la dépollution est considérable, représentant des budgets importants pour des entreprises comme Veolia, Suez, etc. Le lobby de l'agriculture intensive est très actif et, précise l'UFC-Que choisir, « ce sont les consommateurs – et non les agriculteurs pollueurs – qui paient l'essentiel des taxes de dépollution : 80 % de celles-ci reposent sur eux, c'est toujours la scandaleuse règle du pollué payeur ».

« LA PASSIVITÉ DES POUVOIRS PUBLICS »

L'association dénonce aussi « l'inadmissible passivité des pouvoirs publics ».

De nombreux arrêtés préfectoraux destinés à établir les programmes d'action et

les mesures pour améliorer ou restaurer la qualité des eaux dans les zones de protection des aires de captage n'ont que peu d'impact. « Ces arrêtés listent une série de mesures pour les agriculteurs mais précisent, la plupart du temps, que leur mise en place se fait

à “titre volontaire”, sans obligation », dénonce Olivier Andrault, citant les exemples de l'Eure, l'Yonne, la Seine-Maritime, la Meurthe-et-Moselle, l'Oise, la Seine-et-Marne ou encore le Gard.

Près de cinq ans après l'adoption de la première loi dite « Grenelle 1 », qui obligeait que 500 sources d'eau prioritaires soient protégées, en privilégiant des modes d'agriculture respectueuse de l'environnement, la part belle reste aux méthodes conventionnelles et à une agriculture grande consommatrice de pesticides. Ces derniers représentent 60 % des pollutions d'origine agricole, les nitrates en constituant moins d'un quart (21 %).

Les zones de culture intensive sont les plus touchées : bassin parisien, vallée du Rhône, Nord et dans une moindre mesure, le Sud-Ouest, indique l'UFC-Que choisir.

Rémi Barroux
Journaliste au Monde

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