OGM et sécurité alimentaire : oui à plus de transparence et d'indépendance !
Bruxelles, le 15 novembre 2012,
L'étude du biologiste Gilles-Eric Séralini (Université de Caen), menée durant
deux ans sur des rats nourris avec des aliments contenant du maïs génétiquement
modifié (variété NK603), avec et sans l'herbicide Roundup, ainsi qu'avec du Roundup seul, et dont les résultats ont été publiés le 19 septembre dans la revue Food and Chemical Toxicology, a relancé le débat sur les possibles risques liés à la consommation d'Organismes génétiquement modifiés (OGM) et sur la fiabilité des études de
toxicologie à 90 jours, jusqu'ici utilisées pour justifier leur autorisation.
Conscients des craintes sanitaires que les OGM suscitent chez les Européens, nous, députés européens, demandons :
- La transparence sur les études d'évaluations des risques sur la santé et l'environnement ayant conduit à l'autorisation des pesticides et à la culture
- et/ou l'importation des OGM dans l'Union européenne. Nous exigeons la communication des données brutes de ces études sur un site public en ligne
- et sous une forme exploitable statistiquement;
- Que soient engagés des travaux indépendants et contradictoires sur les effets à long terme (deux ans et plus) de la consommation d'OGM associés ou non à des pesticides;
- Que l'Efsa et la Commission européenne revoient les lignes directrices sur l'évaluation des OGM pour y inclure les impacts potentiels des OGM à long terme, directs ou indirects, sur l'environnement et la santé, conformément aux exigences
- de la directive 2001/18/CE sur la dissémination volontaire d'OGM dans l'environnement, qui n'est malheureusement pas respectée, comme l'ont rappelé
- les conclusions du Conseil des ministres de l'Environnement du 4 décembre 2008;
- Qu'un fonds permettant le financement d'études contradictoires et indépendantes soit créé et géré par l'Union européenne mais abondé par les industriels
- (car ce n'est pas aux contribuables de financer de telles études);
- Que la Commission européenne propose un cadre législatif portant sur la qualité
- et l'intégrité des processus d'expertise ainsi que sur la prévention des conflits d'intérêt, notamment en ce qui concerne les agences européennes.
Premiers signataires :
- Michèle Rivasi (Les Verts/EFA)
,
- José Bové (Les Verts/EFA),
- Corinne Lepage (ALDE),
- Sophie Auconie (PPE)