on passe à l'action !

Veille au grain-Bourgogne - Quetigny-Environnement
Collectif 21 Action Citoyenne OGM et pesticides

Vendredi 4 novembre au Cinéma Eldorado à 20 heures
Projection du film de Marie-Monique ROBIN
Notre poison quotidien
Suivie d’un débat avec Gilles-Eric SERALINI
et Marie-Monique ROBIN (sous réserve)
Samedi 5 novembre à Quetigny,
salle Mendès France de 9 heures à 18 heures
9 h—Accueil/ouverture avec les partenaires et présentation
d’un diaporama par Geneviève CODOU-DAVID, professeur de
biologie-écologie (enseignement agricole) :
Pesticides, état des lieux
10h30—Table ronde autour des actions mises en place en
Bourgogne avec les parties prenantes, les citoyens, les élus...
12h30—Buffet (productions locales de l’agriculture biologique)
Animation musicale par le groupe ISTEBNA (jazz manouche)
14h30—Conférence débat avec Gilles-Eric SERALINI, professeur-
chercheur en biologie moléculaire à l’université de Caen :
Pesticides, OGM : risques pour la santé
17h30—Moment convivial, clôture avec le groupe ISTEBNA
Exposition d'information sur les pesticides et leurs dangers
stands d’associations, animation pour les enfants l’après-midi

La France est très dépendante des pesticides, elle est le quatrième consommateur mondial de produits phytosanitaires, derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Japon et le premier utilisateur européen. C’est la folie chimique ! 2 310 millions d’euros engloutis chaque année dans les produits phytosanitaires ! 78 000 tonnes de matières actives répandues sur nos sols et dans nos eaux ! (Chiffres fournis par le Réseau d’information comptable agricole. Les comptes nationaux avancent 2 442 millions, ceux de l’UIPP 2 064 millions pour cette année).

Les conséquences sont désastreuses : dégradation des eaux de rivières et côtières, réduction de la biodiversité, contamination des zones naturelles, disparition des abeilles, impacts sur la santé humaine… Les pesticides sont partout. Herbicides, insecticides, fongicides sont utilisés depuis un demi-siècle inconsidérément. On retrouve ainsi des résidus de pesticides dans l’eau, bien sûr, mais aussi dans l'air, les brouillards et l'eau de pluie ! 

            La contamination des eaux par ces produits est quasi généralisée : en 2006, 96% des cours d’eaux et 61 % des eaux souterraines contenaient au moins un pesticide. 200 pesticides différents ont ainsi été retrouvés dans les eaux. Les pesticides sont présents dans nos aliments : plus de 50% des fruits et des légumes produits par l’agriculture intensive en contiennent. Effroyable : une seule pomme peut recevoir jusqu’à 36 traitements chimiques! Les pesticides finissent ainsi dans nos organismes , apportés par l’eau et les aliments consommés. Si les effets cancérigènes, neurotoxiques ou endocriniens ont été mis en évidence sur les animaux, la question des risques pour les utilisateurs des pesticides et les consommateurs est aujourd’hui posée. Les risques pour la santé humaine sont aujourd’hui plausibles et mentionnés dans tous les rapports santé-environnement. Le corps humain est imprégné de pesticides (sang, cordon ombilical, lait maternel, cerveau…), les études scientifiques montrent aussi de plus en plus de liens entre l'exposition à de faibles doses mais répétitives de pesticides et le développement de nombreuses maladies chroniques : cancers, malformations congénitales, système immunitaire affaibli, problèmes neurologiques, troubles de la reproduction … Les cancers les plus fréquents dans le milieu agricole  sont en lien avec les pesticides (tumeurs, lymphome ou leucémie) : les deux-tiers des tumeurs dont souffrent les professionnels des secteurs de l'agriculture sont associés à une exposition aux pesticides, selon le rapport du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (rnv3p) coordonné par l'Anses.

L’inquiétude des consommateurs concernant les impacts sur la santé de l’homme et l’environnement est croissante. La défiance des consommateurs a permis d’inscrire la réduction de l’emploi des pesticides dans les questions de l’actualité nationale et européenne en renforçant les mesures réglementaires et législatives. En France, le plan Ecophyto tend vers une réduction de 50% des pesticides en 2018, un certificat d’utilisation (certypho) sera obligatoire en 2014 pour utiliser les pesticides à usage industriel.

Des actions fondées sur le volontariat (comme celles de Veille au grain), soutenue par les pouvoirs publics, doivent sensibiliser non seulement les citoyens, les jardiniers amateurs, les consommateurs sur les risques de l’utilisation des pesticides mais permettent à faire évoluer des pratiques agricoles respectueuses de la santé de l’homme, de l’environnement et des milieux aquatiques … Le rôle des élus locaux est primordial pour prévenir la pollution des cours d’eau, des nappes phréatiques, pour répondre aux inquiétudes des citoyens, pour mieux protéger la biodiversité et notre santé. Le maire est d’ailleurs responsable de la qualité de l’eau de sa commune. 

Il est urgent, non seulement de réduire la dispersion des pesticides dans l’eau, l’air et le sol mais aussi de déverrouiller le système agricole pour revenir à une culture de champ propre. Les alternatives à la lutte chimique existent … L’agriculture biologique en est la preuve.