Solutions locales... film et débat à Montbard

Tous les spectateurs étaient unanimes pour trouver ce film très intéressant voire remarquable. Chacun y a trouvé des éléments nouveaux, choquants mais pas défaitistes. Je ne vais pas vous parler en détails du film mais de toute façon, il est à voir et à revoir. Par contre, j’essaierai de faire un résumé du débat qui a suivi.

Pour info, il existe le livre du même nom que je n'ai pas lu mais que vous trouverez en librairie pour une vingtaine d’euros. Paru chez Actes Sud.  

Le documentaire s’articule sur plusieurs thématiques qui nous concernent tous :

-          la genèse de l’industrie agro-chimique pour un recyclage de l’industrie de guerre

-          ‘la révolution verte’ qui en fait appauvrit les sols et détruit la biodiversité

-          le capitalisme financier – dépendance des agriculteurs aux grandes entreprises pour les machines mais surtout pour leurs semences, intrants, etc et son corollaire avec le nombre de suicides croissant des agriculteurs dans le monde, notamment en Inde 

-          l’agriculture traditionnellement féminine en Inde (valeur nourricière) prise en main par les hommes (compétitivité, mécanisation)

-          déplacement de populations vers les villes

-          monde occidental de croissance ‘moderne’ effrénée insoutenable et à moyen terme invivable

-          problème de survie dans bien des pays du monde – migration de populations qui nous concernent tous

-          OGM et implications

-          autosuffisance alimentaire réduite en France comme dans bien d’autres pays

-          PIB et son absurdité (les transactions financières augmentent le PIB. Une rivière polluée est à nettoyer, des gens tombent malade alors il faut les soigner…)

-          subventions et implications

-          les semences récupérées par l’industrie à son seul profit

-          lien forêt-agriculture

-          les AMAP

-          l’intérêt du compost, du BRF – microbiologie des sols à favoriser

-          exemples de projets réussis en Afrique, Russie, Inde, Brésil

liste non exhaustive.

Le documentaire interroge des personnalités telles que Vandavana Shiva, Lydia et Claude Bourguignon (agrobiologistes), Pierre Rhabi (Colibri), Philippe Desbrosses, Devinda Sharma, Joao Pedro Stedile, Dominique Guillet (Kokopelli), Anna Primavesi (agrobiologiste) mais également bien des acteurs de projets variés, le MST (Mouvement des Sans Terre depuis 1987) du Brésil, une coopérative russe, la re-fertilisation des sols au Maroc…

Débat dans la salle du Phénix à Montbard avec un médiateur, membre de Kokopelli et Régis Dick de Alterre Bourgogne notamment.

Présentation de la coopérative Montanbio et ses buts.

Une nouvelle AMAP se crée le 28 juin à Semur. Le problème relevé est plutôt le manque de maraîchers dans la région. C’est un métier très dur (le désherbage prend énormément de temps et on ne peut pas payer de la main d’œuvre pour ça) et de plus, les prix sont parfois jugés trop élevés par les acheteurs. Un maraîcher biologique avançait aussi la nécessité de convertir 10% des terres en France pour les cultures. Or c’est exactement l’inverse qui se passe. Manque de jeunes et de nouvelles vocations. Par ailleurs, les céréaliers et éleveurs sont subventionnés par la PAC mais pas les maraîchers.

La population a été prise en otage dans son alimentation et chacun de nous doit rentrer en résistance. Même si le bio est cher, il reste fondamental pour vivre et nourrir ses enfants correctement. Les gens du MST (Mouvement des Sans Terre) ont mis leur vie en jeu et c’est un exemple pour nous.

Si on passait une heure chaque soir à cultiver son jardin, on trouverait certainement que le bio n’est pas si cher que ça.

Actions locales, oui mais il faut qu’elles s’inscrivent dans la durée car nous dépendons du système ambiant très puissant.

La Nef, banque de prêts mais qui ne financent que de petits projets, à hauteur de 40 000 €.

Le système des primes octroyées par la PAC (plus on a de terres plus on a de primes) et à réorienter complètement fait partie des revendications de la Confédération Paysanne.

Un parallèle a été fait entre l’agriculture et le bâtiment. Les connaissances ont été dévalorisées, oubliées et il s’agit à présent de revoir notre modèle.

Mais les groupes industriels récupèrent ces idées. Exemple dans la construction de maisons en bois où à partir d’agglomérés, on prétend faire du vert et durable.

Le médiateur du débat propose qu’on organise une séance pour poser des questions et actions concrètes dans le secteur. Chacun est invité à laisser ses coordonnées.

Une rencontre est prévue à Dijon le 1^er juillet par le comité local Colibri pour une rencontre nationale Mapic, initié aussi par Pierre Rhabi.

La question finale : ‘Dans un contexte de crise de civilisation majeure, que pouvons-nous apporter ?’

Le résumé du débat tout comme la sélection des thèmes principaux du film sont tout à fait personnels et les ajouts ou rectificatifs sont les bienvenus. De même qu'un écho du débat qui a eu lieu après la projection de ce documentaire à Laignes.

Merci d'avance pour vos contributions.